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Nous avons eu « l’encéphalopathie spongiforme bovine » ou « maladie de la vache folle » pour définir une pathologie mortelle, puis les « armes de destruction massive » pour cautionner une guerre tout aussi destructive, les « subprimes » et le « triple A » pour illustrer une crise financière et ses répercussions. Chaque événement majeur nous fait découvrir des termes méconnus par la plupart d’entre nous. Si certains existaient déjà, d’autres ont été inventés pour l’occasion, avec plus ou moins d’originalité. Le but étant « d’essayer » de rendre le plus compréhensible possible des notions complexes, confidentielles et le plus souvent anxiogènes. Une chose est sûre : ça marche car ça marque les esprits des profanes que nous sommes.

La crise sanitaire du Coronavirus (ou COVID-19 pour les scientifiques) en est malheureusement le dernier exemple. Son nom n’a rien à voir avec la bière préférée d’un ancien président de la République, ni même avec un groupe de techno-dance des années 90. Le nom « coronavirus », du latin signifiant « virus à couronne » est dû à sa forme particulière imitant la couronne solaire.

De « simple grippe », il y a quelques mois, à « pandémie mondiale » aujourd’hui, le vocabulaire autour de ce fléau n’a cessé de s’enrichir, répété jour après jour, heure après heure dans les médias. Désormais, nous savons à quoi ressemble un pangolin mais nous n’aimerions sûrement pas en connaître le goût. Nous savons que faire partie d’un « cluster » aura pour conséquence une mise en «quatorzaine». Vous avez du diabète ou bien vous êtes en surpoids ? Soyez encore plus vigilants face au virus car ce sont des facteurs de « comorbidité ».

Nous avions notre «zone de confort» mais nous appliquons plus volontiers la « distanciation sociale ». Nous avions une pratique individuelle et différenciée de l’hygiène, maintenant ce sont les « gestes barrières » pour tous! Et que dire du «confinement», que l’on croyait réservé à Tchernobyl ou Fukushima ?! Ce mot a cristallisé toutes les peurs et exacerbé tous les fantasmes. Rayons dévalisés par crainte de pénurie, méfiance envers son voisin soupçonné d’être contaminé, diffusion de théories complotistes en tout genre, défiance envers nos gouvernants : c’est fou comme un simple mot peut déclencher des réactions déraisonnées chez certains.

L’inverse est heureusement vrai puisque l’on a redécouvert tout le sens des mots « solidarité », «engagement », « reconnaissance », mais aussi « télétravail ». Nous avons pris conscience de l’importance des «héros de l’ombre», ces «petites mains» tellement utiles à notre société, mais hélas trop peu valorisées en temps «normal». Cette normalité, parlons-en ! Va-t-elle devenir un mot du passé à mesure que le « déconfinement » – terme créé pour l’occasion – va se mettre en place sur le territoire ? C’est évident que rien ne sera plus comme avant tant qu’un remède fiable ou un vaccin n’aura pas été trouvé.

Il ne tient qu’à nous de respecter les recommandations sanitaires afin d’éviter l’apparition d’un nouveau mot (et nouveau mal ?) : le « re-confinement ». Avouez que l’on pourrait s’en passer, non ?

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