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Quel est le point commun entre les communes de Guilherand-Granges (07), de Chazay-d’Azergues (69), de Besançon (25) de Palombaggia (2A), de Hendaye (64) et de Rians (83) ? Ce pourrait être une liste de destinations pour les vacances d’été. Pourquoi pas ? Après tout, nous n’avons que l’embarras du choix pour profiter de nos belles régions françaises.

En fait, tous ces lieux, ainsi que beaucoup d’autres, vous permettrons de vous initier au « géocaching » (geocaching en anglais). Ce néologisme (mot nouveau) qui est tiré de « géo » pour « géolocalisation » et « caching » pour « cacher », est un loisir qui consiste à utiliser un GPS pour rechercher ou dissimuler des « caches » (ou géocaches) dans divers endroits à travers le monde.

C’est le 3 mai 2000 qu’a été posée la première cache, par l’américain Dave Ulmer, profitant de l’ouverture au grand public de la technologie GPS. D’ailleurs, de nombreux « événements » (« events ») auraient dû avoir lieu en mai pour fêter les 20 ans du Géocaching, hélas, la COVID 19 en a décidé autrement.

Aujourd’hui, avec un smartphone et une application gratuite (la version Premium coûte 29,99 euros par an), vous avez potentiellement accès à près de 3 000 000 de géocaches disséminées sur la Terre, mais aussi à 2 431 mètres de profondeur, dans l’océan Indien, et même dans la Station Spatiale Internationale !

Le principe est très simple : un géocacheur dissimule la cache qu’il a créée dans une zone appelée « Point Zéro » (PZ) et marque la position sur le GPS. La cache est généralement une boîte qui renferme un « registre » (« logbook ») où le géocacheur-trouveur inscrit son pseudo et la date, attestant ainsi de sa trouvaille, avant de la remettre soigneusement à sa place. On trouve des boites de toutes tailles, de la boîte de comprimés à la boîte à chaussures, en passant par la boîte de cirage. Des boîtes dites « nano » ne dépassent pas la taille d’un bouchon de liège. Certains géocacheurs font preuve de beaucoup d’imagination en fabriquant eux-mêmes leurs boîtes, par exemple, en utilisant une balle de tennis qui sera dissimulée à proximité d’un court. Ou encore une pomme de pin creusée en son centre pour contenir le registre et qui sera ensuite suspendue à un arbre pour créer l’illusion parfaite.

Certains comparent cette activité à une chasse au trésor : que les fans de Cyril Féraud ou du regretté Philippe de Dieuleveult se rassurent. Nul besoin d’hélicoptère pour se déplacer d’une cache à une autre, ni de l’aide des habitants du coin pour vous guider. Au contraire, tout est une question de discrétion. Il y a bien sûr cette sensation de pratiquer une activité « confidentielle » et donc génératrice d’excitation. La plupart des caches sont bien planquées, habituellement au pied d’un arbre ou d’un buisson, dans un mur bordant un chemin de campagne ; d’autres trouveront refuge dans un panneau de signalisation, sous un banc public, ou derrière un poste électrique d’Enedis revisité par « l’art urbain » (street art)

L’objectif du géocacheur, pour ne pas dire l’obsession, c’est de ne pas se faire repérer par les non-initiés, que l’on surnomme les « moldus », en référence à Harry Potter, de peur que le précieux butin ne soit vandalisé ou dérobé. Parfois, un message explicatif est laissé à leur attention afin qu’ils fassent preuve de bienveillance s’ils tombaient par hasard sur une boîte.

Il existe des « multi-caches » pour lesquelles vous devez accumuler les indices, par exemple, en arpentant les rues d’un village pour découvrir son patrimoine. À chaque étape, vous collectez une partie des coordonnées qui vous permettront de localiser la cache finale.

Et même si vous n’êtes pas un grand adepte de la marche à pied, sachez que beaucoup de caches peuvent se faire en mode « drive », c’est-à-dire en combinant déplacements en voiture et petites marches jusqu’à la cache.

Vous l’aurez compris, le géocaching allie activité sportive, visite touristique et perspicacité. Car il arrive parfois de chercher longtemps sans trouver, même à plusieurs. Je vous en parle en connaissance de cause, car mon épouse fait partie des 8 millions d’adeptes du géocaching à travers les 5 continents. Elle a attrapé le virus (inoffensif, celui-là) il y a 3 ans et l’a, peu à peu, transmis au reste de la famille. J’avoue avoir traîné les pieds au début, sans doute parce que je considérais cela comme un passe-temps sans intérêt et limité à un territoire trop restreint à mon goût (nos premières découvertes étaient situées aux alentours de notre domicile).

J’ai vraiment commencé à me prendre au jeu lorsque les destinations devenaient plus lointaines et originales. Il y eut le Doubs, les Pyrénées-Atlantiques, la Savoie, l’Aude, le Jura, le Rhône, le Bas-Rhin, le Pays basque espagnol, et j’en passe… Nous avons aussi expérimenté les circuits de nuit, où les indices ne se repèrent qu’avec une lampe à UV. Plus rassurant quand cela a lieu en ville plutôt qu’en pleine forêt, mais tellement plus excitant !

Quant à mes filles, il ne leur aura pas fallu longtemps pour maîtriser les fondamentaux :  l’une gère l’itinéraire en se repérant sur l’appli, tandis que l’autre débusque les caches comme personne. Cette stratégie bien rodée a ainsi permis d’enrichir le palmarès de leur mère qui ne manque jamais de lyrisme et de poésie dans les commentaires qu’elle laisse sur le site web, à l’attention des propriétaires des caches. Avec 1 215 caches trouvées et 112 créées, à l’heure actuelle, sa passion et son inspiration restent intactes.

Certains géocacheurs ultra passionnés sont constamment en alerte et guettent sur leur appli le lancement d’une nouvelle cache pour être le « premier trouveur » (First To Find ou FTF). D’autres se consoleront d’être deuxième ou troisième.

Maintenant que le décor est planté, vous n’avez plus qu’à vous lancer… Quelle que soit votre destination de vacances, en France ou à l’étranger, il y aura toujours une cache à proximité. Que vous soyez simple randonneur du dimanche ou baroudeur, vous trouverez forcément les parcours qui vous conviendront. Il existe à Marseille une multi de 15 caches, sur le thème de l’obélisque de Castellane, partant de l’avenue du Prado et se terminant sur le boulevard Michelet. Vous n’aurez plus qu’à faire trempette, à l’arrivée, en guise de récompense. Sinon, vous pouvez tenter celle du GR20, en Corse, à condition d’être bien préparé. Plus accessible : les ruines du château de Crussol, sur les hauteurs de Guillerand-Granges, près de Valence. Le point de vue sur la Vallée du Rhône est magnifique et une douzaine de caches vous attendent tout autour du site.

Alors, maintenant que vous avez téléchargé l’appli, quel pseudo allez-vous choisir ?

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